KHALIL TRABELSI

KHALIL TRABELSI

Husband and Father. Community Manager. I cook Podcasts and I check facts

Le monde se Gamifie !

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Vous avez certainement été victime de gamification sans vous en rendre compte. Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas une maladie. Ce concept n’est pas nouveau, mais vu que c’est le #BuzzWord en ce moment, il fallait absolument investiguer sur cette nouvelle tendance qui touche de plus en plus de “connectés” et qui est considérée par certains comme le successeur des médias sociaux. Alors, qu’est ce que la gamification ? D’où vient-elle ? et pourquoi maintenant ?

Le monde digital et des réseaux sociaux a fait évoluer les choses beaucoup plus rapidement qu’on ne le croyait au point de mêler le virtuel au monde réel. Avant de plonger dans la partie analytique, je vous propose de visionner cette vidéo :

Le spécialiste des sportifs nous fait découvrir à travers sa campagne “Game On, World” une compote d’aventure et de challenge destinée à la nouvelle génération passionnée de jeux vidéos, d’effets sonores et de boules de feux … Et comme d’habitude, les spots publicitaires de Nike font ravage sur la toile.

La Gamification, c’est quoi ?

Appelée aussi ludification, ou “Serious Game” (utilisé dans le domaine ludo-éducatif), la gamification est tout simplement la transposition des mécanismes issus des jeux vidéos dans la vie réelle pour des fins commerciales.

Le phénomène affiche déjà une courbe croissante sur Google Trends et les prévisions sont plutôt dans le même sens. En regardant les illustrations ci dessous, vous remarquerez que la densité de la recherche sur le sujet est très avancée en Amérique du Nord :

Graphique 1 

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Graphique 2

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D’innombrables entreprises et grandes enseignes ont compris qu’il fallait combiner entre différents facteurs-clés à savoir divertissement, réseaux sociaux, jeux vidéos et récompenses pour pouvoir fidéliser sa clientèle et en attirer d’autres. Selon Bunchball, jouer est le second usage sur Internet après les réseaux sociaux, la gamification constitue donc, la nouvelle stratégie marketing basée sur le pouvoir attractif et incompréhensible du jeu vidéo.

Les mécanismes de gamification empruntés du monde légendaire sont plusieurs : Cadeaux et monnaie virtuelle, Trophés et badges, Niveaux, Barres de progression, Meilleurs scores, Points Bonus … Certains réseaux sociaux ont été les premiers à mettre en valeur ces éléments, Foursquare est l’un des network qui a réussi cet aspect ludique avec son système de “Check In”, autre exemple, Klout est aussi un réseau qui a intégré le critère de score pour faire valoir l’internaute en lui attribuant une valeur en fonction de sa contribution et son activisme au sein de sa communauté.

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Par ailleurs, il existe d’autres formes de gamification qui sont également à la mode, je cite en particulier la stratégie qu’a mis en place Optic2000 pour faire booster ses ventes et surtout fidéliser sa clientèle en jouant sur  www.jeveuxleslunettesdekarl.com  et lever le défi qu’a lancé la marque en essayant d’enlever les lunettes du célèbre couturier Karl Lagerfeld.

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Optic2000 n’a pas hésité à monter carrément un site visuellement beau pour lancer le jeu et a prévu différents niveaux et un système de récompense pour ceux qui réussiront à surpasser les obstacles. Je vous invite à y jouer, personnellement j’ai … adoré !

Toujours dans le même contexte, la compagnie Axe s’est inspiré de la compétition célébre qu’a crée Mark Zuckerberg quand il était encore à la Faculté : le FaceSmash. Axe a incrusté une touche rigolote à sa campagne marketing, qui consiste à demander aux participants de poster une photo d’eux avec des grimaces délirantes, puis comme dans les battles, les visiteurs devront voter l’une des deux images en concurrence pour cumuler le plus haut score.

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Une idée originale pour rendre un jeu viral !

On n’est pas obligé de faire des applications Facebook pour pouvoir se vendre, l’exemple suivant montre qu’il est possible d’utiliser les commentaires et les partages pour créer de la viralité. A l’occasion du Tour de France à la voile, la page Facebook Cammas Groupama a réussi à engager ses fans en les incitant à faire avancer ensemble un petit voilier en commentant sur les publications comme le montre cette illustration :

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Le bateau se déplace en fonction des commentaires et toutes les 5 minutes, la couverture de la page est automatiquement mise à jour pour afficher la nouvelle position du voilier.

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La gamification au service de la nouvelle technologie

La Google Glasses offre une parfaite vision du monde de demain, la nouvelle création du géant de la recherche illustre l’une des meilleures combinaisons des mécanismes de ludification dans la vie réelle. Si vous n’avez pas eu l’occasion de connaître les lunettes de Google, Cliquez ici !

Sans transition, il existe également une branche ludo-éducatiove très spécifique qui s’intéresse à la formation des individus, toutes catégories d’âges confondues, par le biais des nouvelles technologies et la gamification : Cette spécialité s’intitule le “Serious Game” (le jeu sérieux). Différents secteurs sont touchés par les “Serious Game” comme l’éducation, la santé, la sécurité civile ou militaire … etc. Et pour illustrer mes propos, voiçi  en bonus un petit reportage d’euronews sur le sujet :

Les constations sont déjà établies, les entreprises ont trouvé déjà l’Eldorado et l’alternative aux applis Facebook, la gamification s’amplifie et se développe de manière très rapide. Selon les spécialistes, si les applications Facebook font gagner 80% de nouveaux fans, la ludification fait multiplier par 3 la fidélisation (source : locita.com), d’amener plus de traffic au site web et d’associer une image positive à la marque, bien entendu si la campagne marketing est bien tracée.

Réseaux sociaux : La course aux nouvelles fonctionnalités pour séduire

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Depuis quelques temps, Facebook n’arrête pas de multiplier les nouvelles fonctionnalités, tests et mises à jour plus ou moins séduisantes pour préserver ses fans. Il convient de dire que le géant des réseaux sociaux n’arrive plus à maintenir son niveau auquel nous nous sommes habitués. A l’affut des nouvelles tournures qui pourront préserver sa place de leader, le Numéro 1 du Network social est déjà conscient qu’un bon nombre de jeunes l’a déjà quitté pour se réfugier sous le toit des autres plates-formes là où ils se sentiront moins ennuyés et surtout inexplorés par leurs parents.

L’annonce de l’intégration de la fonctionnalité du hashtag a suscité plusieurs interrogations : Est-ce que Facebook a vraiment besoin d’intégrer le Hashtag ? Est-il entrain de jouer ses dernières cartes ? Préservera-t-il sa place de Leader ?

Historiquement, Twitter a commencé à utiliser la fonction du « symbole dièse » pour faire surgir les contenus et sujets spécifiques qu’on a envie de suivre à la loupe, et surtout, très utile pour le « Live-Tweet » (consistant  à couvrir un événement en temps réel en diffusant des messages courts et de manière assez rapide). Sauf que Facebook n’a jamais été un outil de « Live-Tweet », car les utilisateurs se trouvant dessus veulent prendre leur temps de consulter la vie de leurs amis, de liker et commenter leurs publications, et s’ils avaient été intéressés par les dernières actualités, ils auraient choisi le site du micro-blogging.

Rappelez-vous que Facebook avait déjà intégré une fonctionnalité (qui ressemble au principe du Hashtag) proposant aux utilisateurs de s’abonner aux flux d’informations par thématique en cliquant sur l’icône « ajouter des intérêts ». Mais le réel intérêt, à mon avis, d’intégrer les hashtags, c’est de permettre à Facebook d’avoir des informations plus pertinentes sur ses utilisateurs et leurs centres d’intérêts traduits par les différents Hashtags qu’ils utiliseront pour s’exprimer. Par conséquent, leur publicité sera plus ciblée que celle qui consistait auparavant à créer un mécanisme un peu plus aléatoire en fonction des « Likes ».

Avec l’arrivée de Google+ de loin après une phase de lancement un peu timide de sa part, Zuckerberg devrait se serrer la ceinture. D’après les dernières statistiques, le géant de la recherche parvient quand même à piller la deuxième place dans la course des top 3 plus grands réseaux sociaux  et devancer Twitter enregistrant un total de 343 millions d’utilisateurs actifs (Janvier 2013)  tout en sachant que le chiffre tend vers la croissance. Par ailleurs, la marque de Zuckerberg se voit en alerte rouge malgré son un milliard d’utilisateurs et qui risque à tout moment d’en perdre, son rival a déjà progressé en termes de fonctionnalités en annonçant récemment à travers d’une publication de l’un de ces ingénieurs Pavni Diwanji un système de tableau de bord permettant aux entreprises de bénéficier d’un centre de contrôle pour suivre et piloter les interactions et changements sur la plate-forme Google+.

Twitter ne reste pas les bras croisés et a déjà annoncé, quant à lui, sur le site Mashable.com qu’il introduit prochainement la partie Analytics et en supplément un outil très original intitulé #FollowMe video service qui retrace les meilleurs moments de l’utilisateur en une courte vidéo plutôt sympathique.

Je récapitule : Facebook est en déclin, Google+ est en progression continue et Twitter réussit à préserver sa niche d’utilisateurs. En quelques sortes, la préférence des internautes à adopter une plate-forme qu’une autre se jouera sur les fonctionnalités supplémentaires et surtout utiles qui les séduiront. Comme tout empire, je parie que la maque Zuckerberg va certainement continuer sa chute, et que nous nous dirigeons vers une utilisation de la panoplie Google. Et vous, vous en pensez quoi ?

Tunisiana Vs Orange Tunisie : La guerre du territoire sur les médias sociaux

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“Quoi ? Community Manager ?” Un nouveau métier qui suscite de plus en plus d’attention dans le monde du Web 2.0 et nous avons une profonde conviction que la moitié des chefs d’entreprises ne savent pas encore ce que c’est. En Tunisie, certaines marques avaient déjà tout compris, celles qui avaient saisi qu’il fallait aller là ou les gens étaient et par conséquent, recruter celui qui pourrait être son ambassadeur sur les réseaux sociaux et surtout faire parler d’elles. Nous traçons et analyserons ci-dessous les Best Practices d’un bon Community Manager et les erreurs à éviter.

Le classement TOP 5 des plus grandes pages Facebook des marques tunisiennes nous amène à une comparaison de deux poids lourds, dans la catégorie télécommunications : Orange Tunisie (en 1ère place avec 613.373 fans locaux) et Tunisiana (en 3ème position avec 469.705 fans locaux) (source : socialbakers.com)

Couverture Facebook

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C’est ce qu’on aperçoit en premier sur une page Facebook, et c’est la raison pour laquelle les deux opérateurs ont préféré mettre en avant leurs dernières offres (ou services) promotionnelles. Un petit détail technique qui a échappé à l’administrateur de la page Tunisiana, c’est que Facebook détériore la couleur rouge (qui représente la couleur principale de sa charte) utilisée en background et la rend pixelisée, et ce n’est pas très agréable de ne pas se soucier au côté design qui reflète l’image de la marque.

La rubrique SAV

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Une application intitulée “SAV Orange” placée sous la couverture de la page, une solution que le Community Manager d’Orange a trouvé pour accompagner les abonnés et leur apporter un service après vente sur Facebook et c’est finalement l’intérêt d’un opérateur téléphonique. Par ailleurs, Tunisiana ne s’est pas rendu compte encore de l’importance de cette application pour ses fans.

Réactivité aux messages laissés en privé

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Dimanche 10H26 : Nous avons fait une petite expérience pour tester la réactivité des Community Managers des deux opérateurs pendant le week-end en envoyant un message en privé. Bonne nouvelle, il s’est avéré qu’on pouvait trouver une réponse à sa question en moins d’une heure (avec un légère rapidité de l’administrateur de la page de Tunisiana sur celui d’Orange).

Calendrier des publications

Une des principales taches que le CM doit planifier à l’avance, à savoir un calendrier hebdomadaire des messages qui seront publiés sur Facebook (et notamment sur Twitter ou autres plate-formes) tout en déterminant la fréquence et les types de publications à mettre en place ( vidéos, photos, simples statuts …). A noter que les publications d’Orange sont égales à 6 par jour. Chez Tunisiana, le travail est un peu moins structuré et le nombre de publications varie entre 2 à 4 par jour.

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Le Community Manager de Tunisiana ne semble pas trop curieux à l’égard de la page Facebook concurrente qui, cette dernière pendant ce temps là, est entrain d’employer l’une des techniques de publications qui servent à augmenter le taux d’engagement de sa communauté. C’est un peu égoïste de la part d’une marque de ne parler que d’elle sur sa page Facebook, ce genre de comportement risque de rendre moins humaine la relation avec ses fans.

Sinon le coup du “Bonjour tout le monde…” peut toujours accroître l’engagement des fans pour avoir des Likes et des discussions comme cet exemple, la preuve : 170 Likes, 21 Commentaires et 29 partages :

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Réactions aux commentaires des internautes

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C’est l’une des raisons qui risque de donner une mauvaise image à l’enseigne, comme on le voit ci-dessus, un internaute a été délaissé sans réponse par le Community Manager. Dans ce genre de cas, il est conseillé de se mettre en contact avec l’internaute via sa boite de message privé pour donner plus de valeur à ce dernier. Dans le même contexte, le CM de Tunisiana a été très réactif par rapport à des propos pas très agréables sur le champ commentaire de cette publication :

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Avant de finir, nous devrons tout de même souhaiter un bon courage au Community Manager de Tunisie Telecom qui se trouve en difficulté à chaque interaction avec sa communauté en raison de la détérioration du service de l’opérateur historique :

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Conclusion

Actuellement, ils sont plus de 3 millions de tunisiens sur Facebook et plus de 50% de ces utilisateurs sont des jeunes. C’est la plate-forme perçue comme l’Eldorado pour ces deux rivaux de télécommunications, et pour les agences de la digitale de façon générale, qui se battent pour être omniprésents et d’essayer de tirer chacun de son côté pour attirer plus de fans.

La deuxième partie de cet article sera consacrée aux analyses des comptes Twitter de ces deux opérateurs. A très bientôt.